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Elle est brillante, pleine de paillettes.
Christine Vadam est un petit bout de femme qui a envie.
Une envie d’emballage, de plastique excentrique.
Insoupçonnable jusqu’au bout des doigts.
Surprenante à ne pas surprendre
Un besoin de transparence, de plastique filmé,
impliquée jusqu’à la pointe de ses cheveux.
Elle a du goût, une faim de création au quotidien, le sac poubelle est verni, le fil de fer devient moule.
Elle imagine l’éclat sur des rideaux de douche
et accroche des rubans.
Scintillante, elle emballe, enveloppe, plisse, cintre, pour rendre chaud ce vynil froid.
Cristalline, transparente, opalescente,
toute cette collection est très imperméable,
inconcevable, inconvenable,
plastifiée sur des longueurs de satin doublé.
Tout cela reste accessible, compréhensif,
le désir de donner de l’émotion avec du
« tout prêt-de-soi », sacs d’emballage, nappe, K-way.
Ca y est, on a compris le mouvement de cette robe,
elle a été longuement réfléchie,
déstructurée, reconstruite,
pour ne pas finir, jamais jusqu’à la prochaine.

L. Joffre

Enthousiaste, méticuleuse, précise,
elle ébauche, elle dessine et se laisse aller.
Lydie Joffre diplômée des beaux-arts, dessine, peint, crée, de bonnes ondes l’entourent.
De fil en aiguille, elle trace,
elle découpe des costumes,
il faut alors la retenir pour qu’elle
ne mette pas tout en œuvre
pour la beauté d’un costume.
Une fois la matière trouvée, récupérée,
mise à l’endroit, à l’envers,
rien n’est laissé au hasard,
surtout pas le détail qui va faire 
« la chaleur » du costume.
Couverture, fourrure synthétique,
robe de chambre, sont assemblées, dénaturées,
 paillettes, perles, plumes sont posées,
ajustées une à une.
Avec précaution, minutie, savoir–faire,
ses créations reflètent sa personnalité.
Les costumes sont sophistiqués,
d’une grande sensualité, saupoudré parfois
d ’ une pointe d ’ humeur
qui n’enlève rien à leur charme.

C. Vadam

Christine Vadam - - - - Lydie Joffre
 
Y’a des rubans sur la scie sauteuse
Des aquarelles sur le papier
Des chuchotements lents de filles sérieuses
Des débarquements de vieux mannequins sur pied.
Et puis paf !
Y’a des plumes rouges dans la boite à outils
Des chiffres au mur 06 20 32 40 110 de tour de poitrine
Un affairement d’abeille à l’usine
Y’à des filles en culotte dans la cuisine,
Des perles des épingles et des paillettes partout
Des rideaux de douche et des faux cils
Des feuilles de palme et pistils,
Des robes de chambre et du pilou
Des sacs de riz des plastiques durs des plastiques mous
De la soie verte et du gazon
Des crinolines des fleurs et du poil de bison,
Et la nuit la nuit la nuit
Les vénus de Milo sous Cellophane
Ont des airs de chrysalides diaphanes.
Transformation en papillon.

La première fait son apparition,
Silence avant l’explosion.
Tout çà a une gueule de corrida
Une mise à mour les yeux en banderilla,
C’est les filles qui crient le plus fort c’est marrant
Les garçons déglutissent leur pomme d’Adam.
Tempo tempo il commence à faire très chaud
Silence silence une sirène s’avance….
Y’a des moments de temps suspendu
Une lèvre qui brille un pas en avant comme les affiches dans la rue.
Labelle robe iris de religieuse
Se tourne en chute de reins irrévérencieuse,
La dingue robe de chambre à l’envers
Est une camisole qui donne l’air droit et fier.
J’ai horreur des magasines de petasses
J’ai adoré la mâchoire tombante du type d’en face.
C’était surprenant comme une nuit blanche
C’était un jour à balancer des hanches
Après tout c’était un dimanche.

Morgan Defaix

 
C’est toutes seules ensemble séparément
C’est indépendamment l’une de l’autre
C’est comme deux personnes à l’identique pas pareil
C’est un peu comme une réunion
C’est une rencontre c’est certain
C’est comme un pari réaliser ensemble côte à côte
Parce que c’est un challenge
Puisqu’il faut bien trouver ce qu’on sait faire de se vingt doigts
C’est sans preuve ce qui s’avance
C’est à peine croqué, esquissé, dessiné
C’est bien pensé au fur et à mesure
A la mesure d’un rêve de gamine
C’est fabriquer ses robes de mariée
Donc c’est certain c’est décidé
Chacunes de leur côté
C’est choisi les matériaux adéquats à leur personnalité
Multiples les facettes
Alors on choisit les paillettes
C’est enchanter la robe de chambre
C’est champion les sacs poubelles
C’est à la limite de la vulgarité
C’est pas loin du calfeutré
C’est se lover dans du Cellophane
Diaphane la femme en rideau de douche
Froide la transparence
Chaude, chaude la nudité condensée
Ça transpire à l’etouffé
C’est dévoilé, c’est grossier, c’est épinglé
C’est bien montré les idées réinventées
C’est pas fait pour être enfilé
C’est rapide rapide la mutation
Puisque c’est pas comme ça que ça se porte
C ‘est à l’envers de la convention étiquetées
C’est ajusté au plus juste de l’envers
C’est enfilé devant par derrière
C’est des dos en veut- tu en voilà
C’est ouvert, c’est découvert
C’est tout aussi ingénieux que laborieux
C’est de la lucidité bien concentrée

Parce que c’est détaché pas tout à fait fini
A l’imperfection de l’état pur de la lucidité
C’est bâillonné à la hauteur orthonormée des mannequins préfabriqués sur pieds
On sait compter jusqu’à 36, 68, 40 ou 42
Mais c’est réajusté à la frontière de la peau collée
Collée à la peau des femmes qui vont porter
A l’égale de leur beauté pas manufacturée
C’est emballé, pas pesé
Soupesez-moi un peu ça
C’est lourd, pas dingue
C’est fou, c’est gai
C’est pas sympathique, c’est dynamique
C’est de la dynamite
C’est timide c’est mal fagoté
C’est parfait comme un défaut
Alors c’est facile c’est pas pratique
Ça sert à rien c’est difficile
C’est pas facile de se déplacer tout habillée
Et puis il y a des fleurs pas fanées
Plastifiées la réalité
C’est léger
Laissez-les pousser
C’est compliqué à se couvrir pour se laisser regarder
C’est impressionné, c’est imprimé
C’est rattaché au son de la machine qui s’est laissé guider
C’est les yeux bandés bon dieu c’est beau
C’est chapeauté, c’est culotté
C’est suspendu, c’est cintré
Même à la penderie ça lui va bien
Même quand ça flotte bien rangées, les robes on peut les voir virevolter
Laissez-les vous enfiler
C’est elles qui vous porteront
Jusqu’au ciel étoilé, pailleté
Vous êtes emballé
Comme dans un sac poubelle
Doré.

Laurie Anne Estaque

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Christine Vadam Lydie Joffre